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Publié le 08/07/2013 à 04:24, Mis à jour le 08/07/2013 à 08:00 | 4
festival
Jeanne Gamonet veut casser les idées reçues sur les Roms. /Photo DDM, Florent Raoul.
Débuté vendredi, le festival Résistances continue. Ce week-end était consacré aux Roms. Hasard de l’actualité, au même moment, les propos de Christian Estrosi sur le sujet faisaient le buzz.
Décidément Résistances est vraiment dans le tempo de l’actualité. Alors que les médias relayaient en boucle les propos de Christian Estrosi sur les Roms, Résistances lançait un débat sur la question, après deux jours de projections sur le sujet.
On s’en doute les propos tenus lors de ce débat sont à des années-lumière de ceux de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Parmi les personnes invitées, on retrouvait Jeanne Gamonet, une universitaire, qui a travaillé comme interprète pendant sept ans auprès d’une association caritative. Sa particularité est d’être à moitié tsigane par son père. Sa mère, la fille d’un boulanger du Loir-et-Cher était blonde. «Ses parents étaient déjà ouverts. Ils ont accueilli ce monsieur très basané qui était très sympa et cela a très bien marché. Mais ils étaient un peu anarchistes», raconte-t-elle dans un style très direct.
Toute la journée, Jeanne Gamonet s’est employée à casser les idées reçues sur les Roms et les Tsiganes. «Nous ne sommes pas des pouilleux et des analphabètes. Ni des voleurs. Ma plus grande infraction est de ne pas avoir mis de pièces dans un horodateur», insiste-t-elle, en donnant de très nombreux exemples de professeurs de médecine, universitaires, ingénieurs, président.... Pour elle, aucun peuple, n’est fait de méchants, ni de gentils. «Il y a une seule race, la race humaine», lance-t-elle.
Bien sûr, la situation actuelle l’inquiète. «J’ai voté contre Sarkozy en imaginant que cela irait mieux. Mais Valls est arrivé», regrette-t-elle amèrement. «Qu’ont fait les Roms pour mériter un pareil sort ? Ils n’ont pas lancé une bombe sur Hiroshima, ils n’ont pas nourri des vaches avec le prion, ils n’ont pas fait chuter l’économie ?», ajoute-t-elle.
Son expérience à Médecin du monde l’a beaucoup marquée. Elle avoue avoir beaucoup «chialé». Lors des démantèlements par la police, ce sont les Roms qui la réconfortaient. «J’ai pris des leçons de courage». De ses engagements, elle garde de la rancœur contre certains hauts fonctionnaires.
Jeanne Gamonet a un sentiment d’appartenance à la communauté tsigane. Pour elle, il y a une vraie identité, «même quand on mène une vie bourgeoise». Un côté mystérieux, libertaire, digne. Et surtout un sentiment de fraternité et d’accueil.
