• Mardi 22 juillet 2014 à 12h00
Les occupants de l'ancien siège de l'Adapei ont été expulsés
Ils se savaient menacés par une décision de justice (ordonnance du 7 novembre 2013 ) les obligeant à libérer l’ancien siège de l’Adapei en zone industrielle Nord à Bourg-en-Bresse. Après deux mises en demeure d’huissier, le propriétaire des lieux avait saisi les pouvoirs publics. Ce mardi matin 22 juillet, quelques 54 demandeurs d’Asile, kosovars ou albanais, ont donc été expulsés de leur logement de fortune, après plus d’un an d’occupation illégale (ils se sont installés ans les lieux le 8 juillet 2013). Vers 7h, les forces de l’ordre (une trentaine de gendarmes et des policiers) ont fait irruption dans le bâtiment pour les en déloger. Dans le quartier, les voies d’accès au site étaient placées sous contrôle, et des gendarmes filtraient les allées et venues des automobilistes et salariés des entreprises voisines.
Sur l’ensemble des occupants, six personnes sont en situation irrégulière selon la préfecture. Trois d’entre elles ont été placées en retenue administrative pour vérification du droit au séjour, et les 3 autres sont assignées à résidence dans un hôtel à Montluel. La grande majorité de ces migrants, soit 48 personnes, est considérée comme demandeuse d’asile. Ces derniers ont été laissés libres, et ont été convoyés dans des fourgons vers le parking d’une boulangerie au rond-point de la Neuve à Viriat, soit à moins d’un kilomètre de distance de leur ex-refuge. Ils étaient visiblement désemparés par cette situation, sans solution immédiate. Au grand dam de la dizaine de militants du collectif d’aide aux demandeurs d’asile présents à leurs côtés. “Une nouvelle fois, on déplace le problème et on va récréer des tensions dans la ville, commentait une bénévole. Depuis un an, avec cette occupation de l’ancien siège de l’Adapei, on était parvenu à trouver une solution qui arrangeait tout le monde !” Tout le monde sauf l’association propriétaire tout de même, désireuse de récupérer son bien après avoir gracieusement payé les dépenses d’eau et d’électricité occasionnées par ces squatteurs.
Après quelques heures d’errance sur le parking, devant des clients et un personnel de la boulangerie interloqués, les “expulsés” ont pris la route en direction du centre-ville de Bourg. Ils se sont posés avec leurs bagages, square Joubert, où le collectif a été interdit par la police de monter un chapiteau de fortune.
Philippe Cornaton